Les traditions politiques, comme toutes les réalités sociales, sont condamnées à mourir quand elles tournent le dos à leur histoire ou refusent de se transformer. Il en a été ainsi pour l'héritage du« léninisme ». Ceux qui s'en sont réclamés ont fini par oublier qu'il n'était qu'un moment d'une histoire n'ayant pas commencé en 1917, mais bien avant. Or le communisme est un processus historique complexe, juxtaposant pratiques et idées, actions concrètes et symboles. Son histoire est faite de tâtonnements et de bifurcations, partiellement déterminés par les contraintes d'une époque et façonnés par les choix des hommes qui le font vivre. Si la gestion soviétique a largement dominé les pratiques et les images communistes du XXe siècle, elle n'est ni le parachèvement, ni la quintessence du communisme politique, qui a aussi été - et est encore - un vecteur de combats politiques et éthiques, pour la dignité ouvrière, la réduction des inégalités, l'humanisation du tissu urbain, les valeurs démocratiques niées par le fascisme ou par la colonisation.
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