Le
travail est l'objet de nombreux fantasmes. Certains annoncent sa
quasi-disparition prochaine, sous l'effet des transformations
technologiques. D'autres se contentent de prophétiser la disparition du
salariat, que ce soit pour la célébrer ou la déplorer. Pendant ce temps,
le secteur de l'intelligence artificielle recrute des
micro-travailleurs de l'ombre par millions. Les ouvriers de la
logistique travaillent soixante heures par semaine et parcourent à pied
jusqu'à 30 km par jour. Et les nouveaux secteurs d'activités sont le
lieu de conflits sociaux inédits. Démontant les discours des
futurologues, Juan Sebastian Carbonell montre dans cet ouvrage que le
travail conserve une place centrale dans nos sociétés, que cette
activité continue de jouer un rôle d'intégration majeur et d'être le
principal ressort de la reproduction sociale. Contre la mise en avant
d'une "crise du travail" qui permet d'affirmer qu'il n'existe plus de
sujets politiques collectifs, contre le renoncement concomitant que
constitue l'idée d'un revenu universel, il dessine une perspective
révolutionnaire articulée autour de deux objectifs : libérer la vie du
travail et libérer le travail de la domination du capital.
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